[10:05] Adrien CAUCHY

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Animaux de ferme et maltraitance : soyons vigilants !

Vous êtes une association

Vous êtes une association

Spécialisée dans la protection des animaux de ferme, la PMAF, auteur de ce site espère aider toutes les associations qui ont le même but, même si cela n‘est qu‘occasionnel.

 

Entrez en contact avec le propriétaire

Une fois que vous vous êtes assurés que votre inquiétude est légitime, entrez en contact avec le propriétaire de l‘animal en lui rendant visite ou en le contactant par téléphone ou par courrier. Veillez à  être bien habillé afin de renforcer votre crédibilité. L‘idéal est que vous alliez à  sa rencontre en compagnie d‘un deuxième témoin objectif, les personnes cruelles envers les animaux étant parfois violentes.

S‘il n‘est pas présent sur les lieux lorsque vous lui rendez visite, vous pouvez glisser sous sa porte ou dans sa boîte aux lettres un mot lui demandant d‘entrer rapidement en relation avec vous.

Usez de tact et de diplomatie pour comprendre la situation
cheval maigreLa personne qui a la garde d‘un animal devrait être en mesure d‘expliquer pourquoi il est maigre (Photo Appa équidés)

A ce stade, nous vous conseillons de ne surtout pas prendre un ton accusateur. Il faut faire preuve de tact et de diplomatie. Si d‘emblée vous prenez le propriétaire des animaux pour un imbécile, il vous sera plus difficile d‘obtenir des informations de sa part et il ne vous facilitera pas la tâche.

Avant toute chose, il vous faut comprendre la situation. Par exemple, si un cheval est très maigre, c‘est peut-être parce qu‘il est très vieux, parce qu‘il a été récemment malade ou parce qu‘il n‘a pas été vermifugé.

Si un mouton n‘est pas tondu, alors que la température est caniculaire, c‘est peut-être parce que le propriétaire de l‘animal ne sait pas où trouver un tondeur. Vous pourrez l‘aider en lui indiquant les coordonnées de l‘un d‘entre eux.

Souvent, les particuliers qui accueillent un animal de ferme ignorent beaucoup de choses sur les besoins physiologiques de leur animal et omettent, par ignorance, de leur apporter des soins élémentaires tels que, par exemple, le parage des sabots.

Posez des questions

Vos questions doivent être ouvertes et ne surtout pas induire de réponse. Par exemple, ne dites pas « Vous lui donnez au moins 3 kg de foin par jour ? », mais dites « Quelle quantité de nourriture lui donnez-vous ? ». Ne dites pas « Faites-vous venir un dentiste équin au moins une fois par an ? », mais dites « Prenez-vous soin de ses dents ? ».

Ecoutez attentivement le propriétaire, mettez-le en confiance et ne soyez pas dans l‘émotion. Laissez-le vous livrer de lui-même un maximum d‘informations.

Privilégiez le dialogue et proposez votre aide

Dans un premier temps, nous vous conseillons de privilégier le dialogue. Votre première préoccupation ne doit pas être de lui faire la leçon et de le réprimander, ce qu‘il pourrait mal percevoir, mais plutôt de l‘aider à  résoudre les dysfonctionnements que vous constatez. Soyez sûrs de vos arguments : potassez le dossier avant la rencontre et apprenez les lois ! Une erreur risquerait de vous décrédibiliser.

Par exemple, si un cheval n‘a pas les pieds parés, vous pouvez lui donner les coordonnées d‘un maréchal ferrant et lui laisser un certain délai pour qu‘il le fasse intervenir. Revenez quelques jours plus tard pour vérifier que la situation a été corrigée.

vacheLes animaux devraient pouvoir maintenir leurs pieds au sec quelques heures par jour.

Si le propriétaire d‘un animal n‘a plus les moyens d‘en prendre soin, une solution peut être de lui proposer de le confier à  une association de protection animale. Mais avant toute chose, assurez-vous que l‘une d‘entre elles est disposée à  l‘accueillir. Dans ce cas, le propriétaire de l‘animal doit signer un certificat d‘abandon. Si c‘est la solution pour laquelle vous optez, l‘association peut éventuellement s‘engager, si les faits ne sont pas trop graves, à  ne pas entamer de poursuites.

Utilisez des arguments convaincants

Dans bien des cas, les protecteurs des animaux sont confrontés à  une situation peu confortable pour les animaux, mais pour autant ne peuvent pas agir car la maltraitance n‘est pas assez caractérisée. Ce peut être le cas, par exemple, lorsque des animaux ne disposent pas d‘abri pour se protéger du soleil ou des intempéries. La réglementation précise que les animaux doivent disposer d‘abris, si nécessaire et si cela est possible (Art.25/10/82). Ceci laisse donc une large part à  la subjectivité et il peut être difficile de contraindre un éleveur à  construire des abris pour ses animaux. La réglementation offre un cadre juridique facilitant l‘intervention lorsqu‘un animal est en état de souffrance  ; elle laisse peu de possibilités pour agir à  titre préventif, lorsque sa situation commence à  se dégrader.

Dans ce cas, nous vous conseillons de tenter de convaincre l‘éleveur en lui rappelant qu‘il serait tout à  son avantage d‘offrir une protection à  ses animaux :

  • une vache laitière qui ne dispose d‘aucune zone d‘ombre lors d‘une période d‘ensoleillement intense verra sa production de lait diminuer et pourrait mourir d‘un coup de chaleur  ;
  • un animal qui ne dispose d‘aucune protection contre le vent, lorsque les températures sont basses produira moins de viande, de lait, de laine, et consommera davantage de nourriture. Les aliments consommés serviront avant tout à  maintenir les fonctions basiques de son métabolisme : produire de la chaleur, respirer, maintenir la circulation sanguine etc. Dans les pires conditions, les résultats techniques pour l‘éleveur peuvent être nuls  ;
  • un animal qui a le pelage souillé sera moins protégé du froid et consommera davantage d‘aliments. Un animal qui est protégé des intempéries sera plus résistant.
  • un animal qui est en permanence dans un parc complètement piétiné et boueux en tout point risque de développer des infections aux pieds qui nécessiteront l‘intervention d‘un vétérinaire, etc.

Si le détenteur des animaux ne veut rien entendre, vous pouvez lui rappeler les peines qu‘il encourt pour mauvais traitements ou actes de cruauté envers les animaux.

S‘il touche des subventions, rappelez-lui qu‘il peut avoir des pénalités s‘il ne respecte pas la réglementation relative au bien-être des animaux (principe européen de l‘écoconditionalité).

Demandez à  voir tous les animaux et approchez-les de près pour pouvoir déceler d‘éventuelles blessures mal soignées et vous forger un avis correct sur leur état d'engraissement. Dans certains cas, vous ne pourrez pas vous rendre compte de l‘état de maigreur des animaux si vous ne les touchez pas. Il est notamment nécessaire de palper le corps des moutons qui ne sont pas tondus ou des chevaux qui ont leur poil d‘hiver.

Demandez à  visiter l‘intérieur des bâtiments où sont gardés les animaux et à  voir les stocks de nourriture.

cadavre

Observez l‘environnement général dans lequel vivent les animaux ; soyez vigilants sur l‘état de propreté des lieux, la présence éventuelle de cadavres d‘animaux ou d‘objets pouvant les blesser, les conditions de stockage des aliments, etc.

Dès votre première visite, nous vous conseillons de prendre des photos des animaux et de l‘environnement général dans lequel ils vivent. En effet, il peut arriver que le propriétaire des animaux s‘en sépare rapidement après votre venue afin de faire disparaître les preuves d‘une éventuelle maltraitance.

En agissant de la sorte et en comprenant bien la situation avant de déposer une plainte pour mauvais traitements, vous vous mettrez vous-mêmes à  l‘abri d‘une plainte pour diffamation.


  • Si la situation n‘est pas trop grave et peut être rapidement corrigée, vous pouvez donner un certain délai au propriétaire des animaux, de deux semaines à  un mois ou moins si nécessaire, pour qu‘il corrige la situation.

  • Les poursuites judiciaires doivent être réservées aux cas les plus graves et en dernier recours.